Weiver du Lego Technic 42172 : Orange mécanique
Lego a tendance ces dernières années à multiplier les modèles de voitures en Lego Technic quitte à sacrifier le domaine des engins de chantier et avoir de la mécanique peu intéressante: une direction, un moteur et avec un peu de chance un différentiel et puis basta.
Fort heureusement, tous les deux ans sort un modèle un peu plus poussé qui frôle les 4000 pièces et qui permet de voir des mécanismes un peu plus chiadés en action. Pour 2024, c'est la McLaren P1. Attention le nom de la marque c'est McLaren et non pas Maclaren qui est en fait une marque de poussette. Les deux ont quatre roues mais on a à peu près un facteur 50 entre les vitesses maximales respectives.
![]() |
Ce n'est définitivement pas une poussette |
Selon, l'expression consacré, "shit happens", il n'est pas inutile de prévoir quelques organes de sécurité sur un aussi grand modèle que cette P1 surtout vu le nombre de pignons en jeu. C'est le rôle de ce limiteur de couple qui va empêcher que trop de couple s'accumule au niveau d'un mécanisme qui est bloqué pour une raison x ou y.
![]() |
On parle ici de couple moteur pas de couple amoureux |
Alors comment cela fonctionne? Les languettes de la pièce grise viennent se plaquer dans les logements de la pièce blanche et tant que le couple n'est pas trop important, ce plaquage permet de transférer le mouvement de rotation d'une pièce à l'autre. Mais quand le couple est trop important, les languettes, qui ont une certaine élasticité, vont sortir de leurs logements. Et hop, plus de transmission de mouvement.
Dans la réalité et dans l'ancien limiteur de couple de Lego, on va plutôt remplacer les languettes par des ressorts en métal car c'est plus costaud et plus fiable.
Mais le travail de Lego est quand même remarquable car la fonction est rendue possible uniquement avec des pièces en plastique alors qu'auparavant, la pièce similaire possédait plusieurs composants métalliques.
L'autre intérêt de cette assemblage par rapport au système précédent et que tout se fait sur un seul axe alors qu'avec l'ancien, il fallait obligatoirement avoir deux axes parallèles.
On a beau être à la cinquième bagnole en Lego au format 1:8, il y'a toujours des évolutions par rapport aux modèles précédents. Si sur la Lamborghini et la Bugatti, on pouvait lever le spoiler arrière en appuyant sur un levier ou en faisant tourner une clé, ici on le lève en faisant tourner une molette reliée à une vis sans fin et ça change pas mal de choses. Grâce à cette vis sans fin et son irréversibilité , le spoiler tient la position comme je l'avais expliqué dans un précédent article. Article que j'aurais dû relire avant de commencer la construction car comme un idiot j'ai essayé de faire tourner la vis sans fin en faisant tourner le pignon qu'elle est censée entraîner...
Autre nouveauté, en fin de course on voit clairement une phase où en plus de se lever, le spoiler prend aussi de l'angle.
Ce qui est encore plus fort c'est que ce mécanisme ne contient absolument aucune pièce spécifique. Ici tout est question de glissières et de pivots bien placés.
![]() |
C'est pour faciliter le montage ou plutôt le démontage en cas d'erreur? |
Ce nouveau type de montage me fait penser que Lego devrait envisager de créer une nouvelle pièce qui serait comme une grille et qui présenterait les avantages de cette construction avec les avantages des cadres. Il s'avère que Lego a déjà produit ce genre de pièces mais avec des dimensions plus grandes qui ne rentrent pas dans un modèle à l'échelle 1:8.
Parce que ce blog, c'est aussi plein de conseils, en voilà un pour placer correctement vos pignons sur les axes. La notice de montage vous montre souvent comment les placer avec des vues soi-disant à l'échelle 1:1 mais il faut bien reconnaître que ce n'est pas super précis surtout pour des notices de plus de 400 pages où la page refuse de rester plate.
Il s'avère que les pignons sont toujours distants d'un nombre entier de modules Lego par rapport aux extrémités des axes ou dans le pire des cas un nombre entier plus un demi. Donc il suffit de piocher dans son stock le nombre de poutre qui va bien, de les superposer sur une surface plane et d'y enfoncer l'axe jusqu'à ce qu'il ne puisse plus avancer.
J'avais prédit que la boîte de vitesses de cette McLaren allait reposer sur le système à double-embrayage, et bien je me suis royalement planté. On peut considérer qu'on a bien deux demi-boîtes de vitesses, chacune pilotée par un tambour mais celles-ci travaillent en simultané et non pas en alternance. Mais finalement pour le plaisir de construction, c'est probablement la meilleure solution.
![]() |
Pour plus de confort, privilégiez les trous ronds aux trous en formes de croix |
Dans mon précédent article sur la Yamaha, j'avais prédit que les nouveaux tambours seront utilisés pour ce modèle et je ne m'étais pas trompé. Par contre je me suis chié dessus sur l'architecture de la boîte mais ça j'y reviendrais un peu plus tard.
Revenons aux tambours, leur potentiel est plus développé sur cette McLaren puisqu'ils permettent de gérer la position de deux fourchettes en simultané. Si cela n'a pas été fait sur la Yamaha, c'est qu'il n'y avait tout simplement pas la place.
Au final on se trouve donc avec huit vitesses, enfin plutôt sept vitesses et un neutre avec le même nombre de tambours que sur la Yamaha.
![]() |
Et quand ça tourne, ça fait un roulement de tambour |
J'avais prédit que la boîte de vitesses de cette McLaren allait reposer sur le système à double-embrayage, et bien je me suis royalement planté. On peut considérer qu'on a bien deux demi-boîtes de vitesses, chacune pilotée par un tambour mais celles-ci travaillent en simultané et non pas en alternance. Mais finalement pour le plaisir de construction, c'est probablement la meilleure solution.
Après ce n'est pas la seule liberté prise puisque l'axe qui va gérer la rotation des tambours traverse le premier tambour, prend deux angles à 90° pour arriver sur le deuxième tambour.
Sur une boîte de vitesses réelle, ce serait un non-sens complet car cela signifierait d'augmenter le nombre de pièces et donc le risque de défauts en plus avec des pièces qui coûtent bonbon comme des engrenages coniques. Sur un vrai modèle, on cherchera à faire tout en ligne.
Une telle différence de design s'explique par des contraintes qui ne sont pas les même sur une vraie voiture et sur un Lego. Sur une voiture, on va chercher à avoir des pièces simples et peu nombreuses pour réduire les coûts et les défauts. Sur un Lego, on va chercher à avoir quelque chose de très compact et de ce point de vue, c'est très réussi.
![]() |
Tu laisses tomber une pièce dedans, tu ne la retrouves plus jamais |
Si il y'a bien un point commun entre les 5 hypercars en Lego, c'est que le sélecteur de vitesses au volant est surdimensionné, si bien qu'il fait le tour du volant et remplace les pédales.
Après réflexion, c'est probablement pour avoir une plus grande surface d'appui pour nos doigts boudinés pour enclencher les rapports. Parce que ça reste un jouet avant tout, même si il coûte 400 balles.
Par contre si on compare le reste du mécanisme avec ce qui a été fait dans le passé, on constate une simplification rendue possible par la pièce en forme d'étoile introduite dans la Yamaha.
![]() |
Et dans tout ce bordel passe une colonne de direction |
L'évolution des portes sur les modèles 1:8 de Lego a connu pas mal de remous: sur la Porsche, on avait des portes classiques avec une butée pour avoir une ouverture des portes réalistes. Puis coup de théâtre, sur la Bugatti, disparue la butée si bien qu'on pouvait ouvrir la porte à plus de 90°. La Lamborghini a vu l'arrivée des portes en élytre à ouvrir avec un petit levier sur le capot moteur.
La Ferrari a vu une évolution de ces portes en élytre qui se lèvent tout en pivotant vers l'extérieur. Ce qui est incompréhensible, c'est que le levier n'est accessible qu'en soulevant le capot moteur. Alors certes, il est toujours possible d'ouvrir les portes à la main mais ce choix de design flingue complètement une fonction.
Sur cette McLaren, il n'y a plus de levier du tout mais cela ne signifie pas que le designer n'en a pas fait une ramée, bien au contraire. Le levier est ici remplacé par un ressort qui va fonctionner un peu comme un interrupteur. Lorsqu'on ouvre ou ferme la porte, la pièce en quart de cercle va comprimer le ressort. Et comme le ressort n'aime pas trop ça, il va cherche à fuir pour atteindre une position plus relax pour lui. Comme il n'est pas très courageux il va chercher la position la plus proche. Donc il y'a un point à partir duquel il va toujours atteindre une position plutôt que l'autre. Si on fait coïncider ces deux positions avec une ouverture ou une fermeture complète de la porte, il suffit d'ouvrir ou fermer légèrement la porte pour qu'elle atteigne directement la position voulue.
Ca c'est la théorie, parce qu'en réalité la gravité met un peu le boxon. Lorsque la porte est grande ouverte, la moindre vibration la referme immédiatement. A l'inverse pour ouvrir la porte, il mieux accompagner le ressort jusqu'au bout pour que la porte tienne.
Pour des raisons de place disponible, tout ce système ne se loge pas aux niveaux des charnières mais derrière la porte. Pour relier le mécanisme à la charnière, il faut donc une série de bielles qui passent sous la portière. Pas de craintes de se prendre les pieds dans ces bielles dans une vraie voiture, ce n'est pas comme ça que cela fonctionne en vrai.
Si Lego oblige, il y'a certains nombres de concessions (Concessions, voitures, vous avez saisi la vanne?) faites par rapport à la réalité, on peut saluer les efforts quand il s'agit de proposer des pièces qui se rapprochent de la réalité. C'est le cas de ce triangle de suspension qui va porter les roues et les amortisseurs. Dans les précédentes moutures, il faut s'imaginer que les point de fixations étaient dans le prolongement de la partie centrale, ce qui, bien sûr, ne ressemble pas du tout à un triangle.
![]() |
Détail de l'intérieur d'un interrupteur (non) |
Si Lego oblige, il y'a certains nombres de concessions (Concessions, voitures, vous avez saisi la vanne?) faites par rapport à la réalité, on peut saluer les efforts quand il s'agit de proposer des pièces qui se rapprochent de la réalité. C'est le cas de ce triangle de suspension qui va porter les roues et les amortisseurs. Dans les précédentes moutures, il faut s'imaginer que les point de fixations étaient dans le prolongement de la partie centrale, ce qui, bien sûr, ne ressemble pas du tout à un triangle.
Mais quand je dis moutures précédentes, la Ferrari Daytona n'en fait pas partie, puisqu'elle est la seule de la gamme à avoir des suspensions faites d'un assemblage de pièces classiques.
Ce design habituel peut s'expliquer par le fait que les amortisseurs que l'on trouve sur la Yamaha ont déjà été introduits sur la Ferrari mais les bras de suspensions étaient encore basés sur l'ancien design qui ne permettaient pas d'accueillir une telle pièce.
Parce que ce sont des petits farceurs chez Lego, il faut attendre un peu pour voir le résultat final pour les portes et accessoirement pour voir si tout fonctionne. Bon il faut bien avouer que vu d'en dessous et de derrière, l'intérieur des portes n'est pas super lisse. Mais bon à moins de construire une porte qui fait 30cm de large, c'est difficile de reproduire fidèlement à la fois l'intérieur et l'extérieur de la porte.
![]() |
Bon j'avoue cette pièce non plus n'a pas trois côtés |
Parce que ce sont des petits farceurs chez Lego, il faut attendre un peu pour voir le résultat final pour les portes et accessoirement pour voir si tout fonctionne. Bon il faut bien avouer que vu d'en dessous et de derrière, l'intérieur des portes n'est pas super lisse. Mais bon à moins de construire une porte qui fait 30cm de large, c'est difficile de reproduire fidèlement à la fois l'intérieur et l'extérieur de la porte.
![]() |
C'est pas comme si le designer avait déjà sorti tout plein de techniques pour reproduire les formes de la voiture |
![]() |
Heureusement c'est la dernière claque que le designer nous met dans la gueule. |
On peut aussi s'inquiéter des jours laissés dans la carrosserie mais quand on pose l'ensemble sur reste de la voiture, il n'y a pas trop de pièces qui font tâches et puis de toute façon je ne vois pas comment le motif en nid d'abeilles de la vraie voiture aurait pu être reproduit ici.
![]() |
Et c'est aussi la dernière fois que j'arrache les échappements sans faire exprès. |
Pour conclure, comme on pouvait s'y attendre ce Lego fait mieux que ces quatre grands frères d'un point de vue mécanique même si il faut reconnaître que ce serait une très mauvaise idée de reprendre les concepts présents dans cette voiture pour en concevoir une vraie. Chez Lego, en plus de l'aspect extérieur, on cherche avant tout à reproduire des fonctionnalités que l'on peut obtenir par d'autres moyens que sur les vraies voitures et dieu sait que ce n'est pas un exercice facile quand on voit le nombre de modèles Lego qui ont les boîtes de vitesses qui craquent.
Pour ceux qui ne jurent que par le réalisme à tout prix, je vous défie de trouver une maquette à ce prix et qui ne nécessite pas des doigts de fée pour être terminée.
Vu que je me plante à chaque fois sur ce que pourrait être le prochain modèle, je ne ferai aucune prédiction sur l'Hypercar 2026.
![]() |
Si vous cherchez la P1, elle est comme mes prédictions, à côté de la plaque. |
Commentaires
Enregistrer un commentaire