Europe à parcs : it's Disney bi**h !

 Au dernier recensement, la population des Pays-Bas s'élevaient à un peu plus de 18 millions d'habitants.

Le parc néerlandais qui fait l'objet de cet article accueille lui 5,6 millions de visiteurs par an. Donc si un parc reçoit près d'un tiers de la population de son pays par an, c'est qu'il doit valoir le coup. 

Ce parc c'est Efteling et effectivement, il vaut le coup.

Mais avant de parler du parc, parlons un peu de l'hôtel où j'ai dormi parce que même si les Pays-Bas ne sont pas un grand pays, il faut quand même prévoir l'un ou l'autre hôtel par exemple pour les Français en quête de vrais parcs.

L'hôtel s'appelle sobrement "Efteling Hotel" et est sensé représenter un château qui flotte dans le ciel.

Je dirais plutôt un château qui flotte au-dessus de vitres

C'est un très bel hôtel qui manque peut-être d'animations puisqu'il est un peu isolé des autres hôtels du parc. Niveau restaurant, la carte n'est pas d'une longueur folle mais les plats sont très bien faits...sauf peut-être le carpaccio qui est complètement ruiné par une espèce de sauce épicée!

Niveau chambre c'est très confort, surtout après avoir passé deux nuits à l'hôtel Charles Lindbergh. C'est aussi bien décoré avec plein d'easter eggs faisant référence à des contes populaires un peu partout dans la chambre. C'est pratique pour occuper les gamins quelques temps

Le lit fait presque la taille de la cabine au Charles Lindbergh

Mais place au parc maintenant. Pour commencer, sachez que le parc est immense donc il vaut mieux éviter d'y aller en tongs. Il est tellement grand qu'on imagine sans peine d'avoir plein de nouvelles attractions sans avoir à grapiller des terrains autour du parc.
Malgré la superficie, tout est bien entretenu et vous pouvez même faire des rencontres avec la faune locale.

Bande de canards!

En plus d'avoir de chouettes espaces verts, le parc s'est spécialisé dans des décors aux petits oignons sur (presque) toutes les attractions. Même un simple bateau pirate que l'on peut croiser dans quasiment tous les parcs est surthématisé.
 
Pour les autres parcs, c'est galère de faire aussi bien.

Et pour info, le bâtiment au fond c'est "juste" une salle de spectacle.

On dirait que c'est le bâtiment le spectacle.

Mais place maintenant aux attractions qui sortent du lot et il y'en a quelques-unes.

Vogel Rok (1998-Vekoma)

Aussi incroyable que cela puisse paraître, il est extrêmement difficile de faire un grand huit entièrement dans le noir que ce soit en raison des lumières de service ou celles des issues de secours ou bien tout simplement des décorations sur le parcours. 
Je n'insinue pas qu'Efteling ne respecte pas les normes de sécurité dans ce grand huit mais les lumières sont bien cachées. Pour la décoration, on a ça et là quelques effets de lumières très sobres mais très réussis. 
Un autre problème des grands huit dans le noir c'est qu'il est difficile d'anticiper les changements de directions et donc les éventuels bobos qui les accompagnent. Mais le grand huit a beau avoir ouvert dans les années 90, époque à laquelle les grands huit Vekoma c'était pas trop ça, il est quand même relativement confortable. C'est dû en parti en fait que la forme des rails n'est pas celle que l'on retrouvait chez Vekoma mais présente un design plus classique.

Si vous vous demandez pourquoi il y'a qu'une photo de l'entrée, c'est que vous avez rien lu au-dessus.

Carnaval Festival (1984-Mack Rides)

Vous l'avez sans doute deviné avec le titre, l'objectif de cet article est de montrer que Efteling est mieux que Disneyland Paris. Mais je dois bien avouer que cette attraction sent un peu le repompage sur "It's a small world" avec une petite variante tout de même: ici c'est pour montrer les différents carnavals (Pas carnavaux?) du monde. Enfin du monde c'est vite dit, parce que les carnavals des pays proches des Pays-Bas (Allemagne, France, Italie) représentent environ 80% du parcours et le reste du monde est torché en deux-trois scènes.
Preuve qu'on n'est pas chez Disney et que les néerlandais sont très ouverts d'esprit, la partie française fait référence à la Place Pigalle où vous êtes accueilli par une gourgandine en attente d'un client.

Vous êtes sûrs que ce n'est pas plutôt Fesse-tival?

Droomvlucht (1993-Translift)

Si vous avez une bonne mémoire et que vous avez parcouru tout le blog, vous n'êtes pas sans savoir que le nom du fabricant de l'attraction est inconnu au bataillon. Et pour cause c'est un fabricant polonais d'ascenseurs. Si Efteling a fait appel à ce fabricant c'est parce que le système de transport était révolutionnaire, du moins pour l'époque. En effet, les wagons sont suspendus, peuvent tourner sur eux-mêmes et sont à vitesse variable. Oui c'est comme Arthur à Europa-Park mais avec 21 ans de plus.

Mais au-delà du système de transport, ce que j'ai retenu le plus, c'est la profondeur et la richesse des décors. Il n'y a pas vraiment d'histoire, il y'a juste des mondes féeriques à contempler.

Une des scènes représente une forêt enchantée dont on fait le tour au moyen d'une spirale descendante et vu la sensation de vitesse, ça ne m'étonnerait pas que les wagons descendent sous l'action de leur propre poids et qu'on puisse considérer cela comme un grand huit. Comme si cette attraction n'avait pas déjà assez de qualités.

Et si vous voulez continuer dans les univers féeriques, juste à côté de l'attraction se trouve le bois des contes qui comme son nom l'indique est un espace boisé où l'on peut retrouver tout plein de scénettes reprenant des contes célèbres.

C'est la foire à la façade d'attraction cet article

  Symbolica (2017-ETF Ride Systems)

Pour l'immersion, c'est plutôt cool d'avoir de la profondeur dans les décors mais c'est encore mieux de pouvoir se balader dedans sans voir d'éléments de guidage. Et bien c'est ce que propose Symbolica. Le système de transport est le même que celui de Ratatouille chez le mauvais Disneyland mais là où Ratatouille utilise énormément d'écrans, ici c'est que des décors que l'on explore à 360 degrés. Comme je n'ai pas eu la chance de faire néerlandais LV3, j'avoue n'avoir pas compris grand chose à l'histoire mais néanmoins je peux vous dire qu'il est possible d'emprunter trois parcours différents qui se croisent quand même à plusieurs occasions ce qui augmente le potentiel pour refaire l'attraction.

La photo est, elle aussi, très symbolique...

Pagode (1987-Intamin)

Si vous pensez qu'il n'y a pas encore assez d'arguments qui prouvent qu'Efteling fait le maximum pour emmener les visiteurs dans un autre monde, en voici encore un avec cette Pagode.

Plutôt que de construire une tour d'observation classique à la mécanique simple et peu gourmande en place, la tour d'observation est constituée d'un bras qui passe d'une position verticale à une position horizontale auquel est attachée la nacelle d'observation. Donc il faut prévoir une synchronisation entre la nacelle et le bas du bras pour éviter que la nacelle soit de traviole et assez de place pour loger le bras quand il est en position horizontale.

Et qu'est ce que Efteling y gagne dans l'affaire? Un bras plus facile à décorer que le mât d'une tour d'observation classique et pas de mât qui ferait tâche avec les bâtiments du parc lorsque la nacelle est sur le plancher des vaches.

Vraiment bizarre cette soucoupe volante


Fata Morgana (1987-Intamin)

Le dernier parcours en intérieur d'Efteling que j'ai visité est un peu plus classique puisqu'il s'agit d'une balade en bateau à travers différentes scènes. Mais là aussi, on voit que le manque d'espace n'est pas un problème pour Efteling puisque les décors sont très profonds. Et même si les automates font un peu vieillots, on se sent quand même bien immergé dans les décors.

Contrairement à ce que laisse entendre le nom de l'attraction, elle n'a rien à voir avec la légende de la fée Morgane. Les Fata Morgana sont en fait un type de mirage que l'on peut rencontrer dans le désert et qui est représenté par un effet spécial au début de l'attraction.

Je me disais aussi que ce n'est pas de l'architecture bretonne...

Joris en de Draak (2010-GCI)

Pour rendre une attraction originale, on peut faire appel aux toutes dernières technologies mais parfois il suffit d'un concept tout con. Ici c'est prendre un parcours de grand huit, en faire une copie miroir et poser la copie juste à côté et ensuite laisser les deux trains se tirer la bourre. 
Bon dans la pratique, les deux parcours sont un peu plus que des clones inversés mais monter dans un train qui fait la course avec celui d'à-côté est une expérience vraiment fun. 
La preuve, j'étais tellement concentré sur les sensations et sur le suivi du train d'à côté que je n'ai même pas remarqué l'énorme dragon qui sert de déco. Je l'ai uniquement remarqué en sirotant un délicieux granité au pied des grands huit.
Il y'a deux autres grands huit dans le parc qui sont en mode duel mais pas de chance, ils étaient fermés pour maintenance. C'est un peu l'inconvénient quand on est un parc ouvert à l'année.

Qui va gagner entre le train rouge et le train bleu? Les paris sont ouverts.


Python (1981-Vekoma)

Non, il n'y a pas de faute de frappe, ce grand huit a bien ouvert en 1981, ce qui en fait le plus ancien grand huit de ce blog. Mais après réflexion, je me demande vraiment si on peut le considérer comme datant de cette époque puisqu'il a depuis changé de rails et de train pour gagner en confort.
Côté confort justement, ce n'est pas parfait mais ce n'est pas catastrophique non plus. Le vrai problème c'est que quand on est habitué aux sensations des grands huit modernes, celui-ci paraît un peu fade puisque le parcours peut se résumer à des inversions et des virages.
La seule descente qui pourrait procurer des guillis dans le ventre, c'est celle qui envoie les trains vers la zone de maintenance qui se trouve sous la gare parce qu'elle est bien abrupte.

Voilà, j'ai fini de cracher mon venin sur Python

De Vliegende Hollander (2007-Kumbak)

Quand on embarque sur le premier (et seul) grand huit d'une société fondé par des anciens de Vekoma, à l'époque où les grands huit Vekoma n'étaient pas jojo niveau confort, on peut légitimement craindre pour l'intégrité de son squelette. A mon grand soulagement, il n'en était rien. Le grand huit ne secoue pas, il est juste extrêmement avare en sensations, du genre vitesse minimum pour passer les éléments.
Contrairement aux grands huit aquatiques de chez Mack, le bateau reste sur des rails même dans l'eau.
L'avantage est qu'il est ainsi possible d'abaisser le niveau du lac pour faire fonctionner le grand huit même en hiver. Bon visiblement, malgré les 25° degrés, la mi-septembre est considérée comme étant en saison hivernale car j'ai à peine reçu trois gouttes quand le bateau a touché l'eau.

Le Hollandais plouffant...enfin pas vraiment

Bon du coup, tout est à jeter dans ce grand huit? Que nenni. La décoration et l'ambiance sont splendides que ce soit à l'extérieur comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessus ou à l'intérieur. En gros de l'entrée de la file d'attente à la montée de la partie grand huit en passant par la gare c'est magnifique mais après c'est pas terrible.

Prêts pour un "wow" suivi d'un "bof" ?

Baron 1898 (2015-Bolliger & Mabillard)

Pour finir en beauté avec ce tour d'Efteling, voici Baron 1898 qui en plus d'une belle déco (Non mais cette montée et cette première descente décorées façon ascenseur de mine, c'est juste magnifique!)
propose le plein de sensations avec cette première descente quasi verticale qui fini dans un tunnel.
Pour en profiter un maximum, je vous conseille de le faire au premier rang car avant de s'engager dans cette descente, le train s'arrête au bord de celle-ci. Mais pour éviter qu'il y'ait trop d'effort sur la chaîne, seul le premier rang est vraiment dans la descente, les deux autres sont presque à l'horizontale. La file d'attente pour le premier rang dure deux fois plus longtemps mais elle vaut franchement le coup.

Pour une fois que le contre-jour est tolérable, il n'y a pas de train sur le photo

Si les premiers exemplaires de ce type de machine se résumaient à une descente, un tunnel et un virage pour revenir en gare, cette nouvelle génération propose quelques éléments rigolos ensuite dont deux inversions, une spirale et une bosse qui ne sont pas avares en sensations même avec des harnais. 
Bref le grand huit n'est pas très long mais il a tout ce qu'il faut.

En voilà une photo avec un train mais...bon j'abandonne.

Parce que certains grands huit sont aussi bons à regarder qu'à rider, en voici une petite vidéo.


Pour conclure sur Efteling, c'est ce à quoi Disneyland Paris aurait dû ressembler.
Comme Disney, Efteling n'a pas énormément d'attractions et certaines zones en manque mais contrairement à Disney, tout est très bien décoré et cohérent (Coucou, le Space Mountain Jules verne à l'extérieur et Star Wars à l'intérieur), les espaces verts sont bien entretenus et nombreux ce qui renforcent un peu cette idée de forêt des légendes. 
Niveau nourriture, il y'a largement plus que des burgers frites et niveau maintenance, j'ai juste eu une panne à Symbolica.
Donc si je veux visiter un parc en Europe me rappelant les contes de fées et où je trouverais des attractions originales, c'est à Efteling que j'irai et plus à Disneyland. Ca tombe bien le trajet depuis chez moi pour aller à Efteling est à peine 50 kilomètres plus long que pour aller à Disney. Et puis niveau tarifs on s'y retrouve aussi.


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